( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JUSTIN SULLIVAN )
Alphabet, maison mère de Google, a largement surpassé les prévisions des analystes au troisième trimestre, ses résultats profitant de la montée en puissance de son activité d'informatique à distance (cloud) mais aussi de la vigueur inattendue de son moteur de recherche, pourtant soumis à forte concurrence.
Le bénéfice net ressort à 35 milliards de dollars, en hausse de 44% sur un an, selon un communiqué publié mercredi.
Rapporté par action, donnée privilégiée par les investisseurs, il atteint 2,87 dollars, soit beaucoup mieux que les 2,26 anticipés par le marché, selon un consensus établi par FactSet.
Ce trimestre consacre la revanche de Google, un peu vite catalogué retardataire de l'IA après le lancement de ChatGPT, mais qui a su se relancer pour devenir un acteur majeur de l'intelligence artificielle générative.
Son application Gemini, rival direct de ChatGPT, revendique désormais 650 millions d'utilisateurs mensuels, a indiqué le directeur général Sundar Pichai, cité dans le communiqué.
La popularité planétaire de ChatGPT et l'arrivée d'une nouvelle génération de navigateurs internet incluant de l'IA présentent un défi pour Google, dont l'essentiel des revenus proviennent de son célèbre moteur de recherche.
Mais en partie grâce à l'intégration à Google Search de fonctionnalités d'intelligence artificielle, à savoir AI Overviews (résumé des résultats d'une recherche) et AI Mode (version développée), l'entreprise de Mountain View (Californie) a fait mieux que résister.
Le chiffre d'affaires du moteur de recherche, essentiellement tiré de la publicité, a ainsi bondi de 15%, soit un rythme supérieur à celui du deuxième trimestre (11%).
Certains observateurs s'inquiétaient du fait que l'utilisation d'AI Overviews risquait de bouleverser la relation avec les annonceurs, essentielle au modèle de Google.
Ils craignaient que beaucoup d'internautes ne se contentent d'une réponse résumée à leur recherche, sans cliquer sur des liens et voir des publicités.
Mais lors de la conférence de présentation des résultats, le responsable opérationnel de Google, Philipp Schindler, a affirmé que la monétisation des espaces était, jusqu'ici, équivalente à celle de l'ancien modèle.
- Toujours plus d'investissements -
Venu sur le tard au cloud, le groupe s'affirme, par ailleurs, trimestre après trimestre, comme l'acteur qui monte, face aux ogres Microsoft et Amazon. L'activité cloud a connu une croissance de 33% sur un an au troisième trimestre et pèse désormais 15% du chiffre d'affaires du groupe.
Au total, le chiffre d'affaires a progressé de 16%, à 102,3 milliards de dollars, Alphabet signant là son premier trimestre au-delà du seuil symbolique de 100 milliards de dollars.
La publication a été bien reçue par la Bourse de New York, le titre prenant plus de 6% dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture.
Pour répondre à la demande de cloud et d'IA, Alphabet a décidé d'accélérer encore ses investissements et vise une fourchette comprise entre 91 et 93 milliards de dollars pour l'ensemble de 2025, contre 85 estimé jusqu'ici, a expliqué la directrice financière Anat Ashkenazi lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats.
"Nous nous attendons à une augmentation significative" des investissements en 2026, a indiqué la responsable, précisant que la société donnerait des objectifs chiffrés en marge de la publication de ses résultats du quatrième trimestre.
Google a mis au point ses propres processeurs dédiés à l'IA, les TPU (Tensor Processing Unit) pour équiper ses centres de données, afin de réduire sa dépendance envers les gros fournisseurs de puces et de réaliser des économies d'échelle.
"Nous travaillons dur à renforcer nos capacités" de cloud "et avons accéléré le rythme de déploiement des serveurs et la construction de centres de données (data centers)", a commenté Anat Ashkenazi.
Pour autant, "nous nous attendons à ce que le rapport entre offre et demande reste tendu au quatrième trimestre et en 2026", a-t-elle ajouté, l'ensemble du secteur ne parvenant pas à faire face à l'explosion des besoins.
Pour Angelo Zino, analyste de CFRA, "la capacité d'Alphabet à préserver ses marges tout en développant ses infrastructures IA montre que leurs dépenses sont efficaces".
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